DJI Goggles 2 & Air Unit O3 : TOUT ce qu’il FAUT SAVOIR

Il y a 3 ans et demis, DJI démocratisait la HD au sein de notre hobby avec son DJI FPV System qui avait bluffé l’équipe. Le constructeur remet le couvert avec la seconde génération de son système FPV numérique, représentée par une nouvelle paire de lunettes, les Goggles 2 et un nouvel Air Unit, le O3, pour Ocusync 3. L’investissement étant conséquent, on va essayer de répondre à toutes les questions que vous pourriez vous poser sur cette solution avant d’éventuellement craquer. On verra ensuite comment bien démarrer avec ce système. Plus qu’une présentation, cet article est à la fois un test et un guide complet (flash, hack et mise en route).

La vidéo

Index

Intro

La vidéo est assez longue, cet article ne saurait couvrir tous les aspects qui y sont abordés. On essaiera quand même d’y partager les informations les plus importantes.

Les lunettes : les Goggles 2

Goggle 2 avant

Goggles 2 : présentation

Ces Goggles 2 succèdent donc au Goggles V2. DJI a manifestement mis plus d’effort dans la R&D que dans la recherche d’un nom !

Vous trouverez l’intégralité des spécifications techniques sur le site de DJI.

Les lunettes sont livrées avec une batterie Li-Ion 2S 1800 mAh offrant une autonomie d’environ 15 LiPos. Elle se recharge via son port USB-C. Pour l’allumer : faire un appui court sur le bouton, suivi d’un appui long (typique chez DJI).

La connectique reste assez basique, avec donc un port USB-C, un connecteur d’alimentation, un lecteur de carte micro-SD (jusqu’à 256 Go) et un connecteur jack pour le son.

Pour le moment, le mode spectateur ne fonctionne pas, mais il est possible de partager le retour vidéo vers un smartphone ou une tablette, grâce à l’application DJI Fly.

Les lunettes sont livrées avec 4 antennes : 2 omnidirectionnelles, pliables et dé clipsables ainsi que 2 antennes directionnelles, quant à elles intégrées dans les lunettes. Elles sont de très bonne facture, rien n’est à remplacer.

Goggles 2 : confort et ergonomie

Contrairement aux V1 et V2, dont le form factor se rapprochait de celui d’un masque, les Goggles 2 adoptent vraiment le format de lunettes, avec un gain considérable de poids (130 g) et d’encombrement.

Le joystick permettant de naviguer les menus a été remplacé par un touchpad dont l’usage s’avère aussi efficace qu’instinctif. Les menus sont bien organisés et très réactifs. La navigation au sein des vidéos est bluffante de fluidité, on se croirait sur un smartphone.

Autre nouveauté, plutôt bien pensée : une option de sécurité permet d’accéder aux dernières secondes/minutes du dernier vol, même si on n’enregistrait pas ! Grâce aux coordonnées GPS enregistrées avec dans l’OSD, les risques de perdre un drone sont considérablement réduits.

Quant au confort en lui-même, il n’y a pas de réponse absolue : ça dépendra du visage de chacun et c’est la raison pour laquelle on vous recommande fortement de les essayer avant de les acheter. Pour ma part, j’ai des entrées de lumières sur les côtés. Rien d’insurmontable, je devrais pouvoir les combler. Une mousse confort permet d’améliorer les choses pour ceux qui auraient des douleurs au niveau du nez par exemple. Je trouve qu’elles éloignent tout de même un peu les yeux des écrans.

Une housse est également disponible, qui se pose par dessus la « mousse » caoutchouc. On pourra y glisser du coton pour se faire une mousse sur-mesure (merci Tristan pour l’astuce).

A noter qu’il n’y a maintenant plus de réglage de puissance : le système s’adapte automatiquement à la situation.

Dernier point, l’OSD : le canevas mode est maintenant pris en charge et on pourra profiter de l’OSD (HD) BetaFlight complet (aussi bien avec les nouveaux que les anciens Air Units).

DJI Goggles 2 : optiques et qualité d’image

Les nouveaux écrans OLED (en 1080p, 100 Hz) affichent une image superbe, avec des couleurs intenses et des noirs profonds, tout en offrant une impression de fluidité améliorée. Le champ de vision de 51° reste confortable et nettement supérieur à ce que propose la concurrence.

Comme avec les V1/V2, DJI continue de se préoccuper des pilotes ayant des problèmes de vues : les Goggles 2 offrent un réglage de dioptrie permettant de corriger la myopie et l’hypermétropie, dans une certaine mesure. Des montures pour des verres correcteurs sont également livrées avec les lunettes. Cela permettra de s’adapter à la vue de tous les utilisateurs, y compris des astigmates et ceux nécessitant une forte correction.

Petit plus hautement appréciable : les molettes sont verrouillables pour éviter de se dérégler par accident.

Les lentilles offrent une excellente qualité. Par contre, leur forme ronde les rendent nettement plus délicate à ajuster à nos yeux, en particulier quand il s’agit de bien voir les coins. En vol, on se concentre sur le centre de l’image, mais lorsque l’on essaie de fixer un coin, il peut paraître un peu flou.

L’image profite du passage au H.265 pour l’encodage du flux vidéo. C’est la fin des macroblocs. On profite d’une qualité jamais vue dans le hobby.

vTx : DJI Air Unit O3

O3 : présentation

Là encore, vous retrouverez l’intégralité de la fiche technique sur le site de DJI en plus de notre présentation sur le blog.

O3 : une caméra hybride FPV et 4K

Ce Air Unit O3 permet à la fois d’avoir un retour FPV mais aussi de remplacer l’Action Cam en enregistrant directement jusqu’en 4K à 120 FPS ! C’est une petite révolution dans la discipline qui permet d’économiser le prix d’une GoPro et un gain de poids considérable. Le O3 intègre aussi la technologie de stabilisation maison DJI (RockSteady) et met à disposition les données gyroscopiques. Ce qui permettra d’appliquer une stabilisation en post-production, avec Gyroflow (plus d’informations à ce sujet sur le forum).

Sans atteindre le niveau de qualité d’une GoPro récente, le O3 propose une qualité en HD semblable à celle d’une DJI Action 2 (dont vous pouvez lire mon test ici), si ce n’est un peu meilleure.

Il faut avoir conscience qu’utiliser une même caméra pour le retour FPV et l’enregistrement HD n’est pas sans conséquence. En effet, elles partageront les mêmes réglages. Voici quelques exemples de contraintes :

L’objectif de la caméra est compatible avec les filtres ND. Encore fois, ce n’est pas forcément idéal pour le retour vidéo. Mais ça permettra d’obtenir un meilleur rendu pour l’enregistrement vidéo.

O3 : Autres détails

Il faudra aussi garder en tête 2 autres limitations liées au format 4/3 :

La caméra propose 3 champs de vision : Normal, Large et Ultra-large (155°). A noter que le retour FPV est toujours au format Large et que l’on ne disposera pas des données gyroscopiques avec le FOV Ultra-Large.

Je trouve que le retour FPV présente un effet fish eye un peu trop présent, en particulier en 16/9.

Amélioration notable : le Air Unit O3 peut maintenant être alimenté uniquement par USB-C pour les mises à jour et pour récupérer les fichiers. Terminées les surchauffes !

Le schéma de câblage reste identique à celui des Vistas et Air Units de première génération, ce qui facilite le passe de l’un à l’autre :

O3 : montage et antennes

Le form factor est assez proche d’un Vista, mais la fixation passe du 20x20mm au 25x25mm. De plus, les vis font 1.6mm. Personnellement, je n’utilise pas de vis, mais simplement du scotch silicone.

Le O3 a 2 connecteurs µFL pour connecter 2 antennes bi-bandes 2.4 Ghz et 5.8 Ghz. Cela ne signifie pas forcément 2 antennes pour autant : DJI fournit une antenne double, c’est assez pratique ! A noter que le signal vidéo ne transite qu’en 5.8 Ghz, le 2.4 Ghz ne sert qu’à une éventuelle radio.

Le câble stock n’est vraiment pas très long : 11.5 cm seulement.  Des câbles sont maintenant dispos dans le commerce, chez DFR, Runcam, Flyfish ou encore Axis Flying. 3 tailles sont disponibles : 10, 15 et 20 cm. Sachant que le 15 cm semble correspondre au câble stock (mesuré différemment). Si vous voulez un câble plus long, prenez bien celui de 20 cm.

La caméra mesure 20mm de large, mais surtout, son objectif mesure 20mm de diamètre. Cela la rend incompatible avec la plupart des châssis du marché dans lesquels il y aura souvent une partie de la frame visible dans la vidéo.

Idéalement, il faudra opter pour un châssis prévu pour le O3. Ils commencent à arriver sur le marché. Nous voulions tester le système dans une frame adaptée, on a donc décidé, avec Nochamo, de concevoir notre propre le châssis, le JeNo. Si vous souhaitez en savoir plus ou même vous le faire découper, n’hésitez pas à consulter la page Printables du projet.

Pour qui ?

Même si elle est exceptionnelle sur bien des points, la nouvelle génération de ce système ne s’adresse pas à tout le monde. C’est aussi pour cela qu’on a pris le temps de bien mettre en avant les différentes contraintes ou défauts du système.

Donc à qui s’adresse selon nous ce nouveau système ?

Vista ou WalkSnail, faut-il changer ?

Si vous volez déjà en DJI ou WalkSnail, est-ce que ça vaut le coup de changer ?

Là ça va dépendre de vos finances et de vos priorités. On ne peut pas répondre pour vous. On dira juste que la qualité de la première génération du DJI FPV System ou de WalkSnail est déjà largement suffisante pour profiter du hobby dans de bonnes conditions.

Les Goggles 2 et le O3 offrent un nouveau niveau de qualité, on a vraiment l’impression d’avoir le retour d’une GoPro dans les yeux ! Mais il y a tout de mêmes quelques défauts/contraintes à prendre en compte, sans parler du prix ! Si vous êtes déjà équipés en DJI, votre matériel restera utilisable et la migration pourra se faire progressivement. En WalkSnail, il faudra tout changer d’entrée.

Prix

Ce n’est pas donné ! Pour les lunettes, comptez 849€, sachant qu’elles intègrent 4 antennes vraiment performantes ainsi qu’une batterie. Depuis quelques mois, on a entend des rumeurs concernant une version « Light » ou « SE », sans headtracker et avec des boutons à la place du pavé tactile.

Pour qu’une telle version ait du sens, il faudrait qu’elle soit proposée aux alentours de 700€, notamment pour concurrencer WalkSnail. Mais on voit difficilement comment le remplacement de ces 2 composants permettrait d’économiser plus d’une poignée d’euros… espérons tout de même voir arriver une version Light, plus abordable, rapidement !

Côté Air Unit, on est sur un tarif de 249€ pour le nouvel O3. Dans l’absolu, oui, c’est cher. On peut aussi se dire que ça revient à avoir une Action Cam pour seulement 60€. C’est rentable jusqu’à 5 quads environ, c’est déjà pas mal. Alors, est-ce que c’est cher, oui et non… on vous laisse vous faire votre avis.

Compatibilité

Entre lunettes et Air Units

DJI avait promis la rétro-compatibilité et elle a effectivement été mise à disposition quelques semaines seulement après la sortie du O3 !

Mais il y a quelques subtilités à avoir en tête et on va essayer de remettre tout cela à plat :

Avec les radios

Un dernier point concernant les radios. Je n’ai ni la DJI Radio 1 (la grosse en noir), ni la nouvelle DJI Radio 2 (la grise au format gamepad), mais je vais essayer de résumer ce que j’ai compris :

Ouf ! On voit que les radios compliquent grandement les choses et que globalement, tout est plus simple avec les nouvelles Goggles 2… Ce qui n’est pas étonnant : DJI pousse vers ses nouvelles lunettes. Mais il y a peut-être d’autres contraintes techniques (les Goggles 2 n’utilisent qu’un firmware, contre 2 pour les V2).

Mise en route

Activation, mise à jour et bind

Attention, pour les Goggles 2 et le nouveau Air Unit O3, on utilise un nouveau DJI Assistant 2. Il s’agit de la version « Drones Consumer Series ». Il nous permettra d’activer et mettre à jour les Goggles 2 et le O3.

Pour le bind, rien de sorcier ici. On appuie sur le bouton à l’intérieur des lunettes, et avec une pointe fine, on presse le bouton de bind du O3 avec une pointe fine.

Petite parenthèse pour les utilisateurs de Goggles V2 : je ne les ai pas, mais ça a l’air un petit peu plus pénible pour les rendre compatibles avec le Air Unit O3. Bardwell a fait une vidéo sur ce sujet que vous pouvez visionner mais en résumé il faut :

Hack FCC / HAM File

Comme pour les précédentes versions du système, il est possible de « débrider » le système. On parle de « hack FCC » ou plus précisément maintenant, de fichier « HAM », normalement prévu pour les détenteurs d’une licence radio amateur aux Etats-Unis.

Donc dans le cas où vous iriez voler à l’étranger et que vous souhaiteriez débrider votre système DJI, la manip’ est très simple : il suffit de copier un fichier vide nommé « ham_cfg_support » (sans extension) à la racine de la carte SD des lunettes, c’est tout :

Pour vérifier que le hack a bien été appliqué, jetez un coup d’œil aux canaux disponibles dans les lunettes (menu Transmission) : vous devriez en avoir 3 en 40 MHz ou 7 en 20 MHz.

Configuration BetaFlight et ESCs

Côté drone, c’est assez rapide. On bénéficie enfin nativement du canevas mode permettant de profiter de l’OSD BetaFlight. Si vous êtes sous BetaFlight 4.3, il faudra saisir ces 2 lignes de commandes :

set osd_displayport_device = MSP
set displayport_msp_serial = X
save

On remplacera le X par le numéro du l’UART auquel est connecté le Air Unit. Mais comme on compte à partir de 0, on retirera 1. Pour l’UART 4, X = 3. Pour l’UART 1, X = 0, etc.

Si vous êtes sous BetaFlight 4.4, il suffit de saisir la première ligne :

set osd_displayport_device = MSP
save

La configuration de l’UART peut se faire directement depuis la page « Ports » :

Enfin, côté ESCs : DJI recommande de les configurer avec une PWM Frequency à 48 Khz (ou plus) pour éviter les vibrations lors d’une stabilisation avec Gyroflow.

Accessoires

On y reviendra sans doute dans d’autres vidéos, mais quelques remarques concernant divers accessoires :

Conclusion

On espère que ce guide vous aidera à savoir si ce système est fait pour vous ou non.

De manière générale, obtenir une telle qualité d’une caméra hybride et pouvoir se passer d’une GoPro ce n’est pas rien ! Ca ne répondra pas au besoin des plus exigeants mais ça devrait suffire à pas mal de monde, à commencer par les débutants qui n’auront plus besoin d’investir dans une action cam.

Les Goggles 2 devraient satisfaire pas mal de pilotes qui étaient demandeurs de lunettes plus compactes, légères et avec écrans OLED. La qualité de fabrication est irréprochable, elles sont très bien conçues. Elles sont aussi plus délicates à ajuster que les V1/V2. Si possible, encore une fois, on vous recommande de les essayer avant de les acheter

Personnellement, j’ai pas encore assez volé avec pour faire un retour définitif. J’ai pris une claque la première fois que j’ai volé avec, j’avais l’impression d’avoir un flux FPV qui sortait d’une GoPro. Niveau qualité, il n’y a rien de comparable sur le marché. Le gain en poids et la possibilité d’avoir un setup plus solide sans GoPro exposée sont aussi des gros avantages. Le système sera certainement excellent dans de toute petites machines ou pour du mid-range avec un gain d’autonomie.

Bref, cette nouvelle génération du système est excellente, mais elle est aussi très frustrante : ne pas pouvoir voler en 4/3 et enregistrer en 16/9 est un problème majeur, on perd vraiment beaucoup de FOV vertical. Idem pour le mode D-Cinelike qui devrait s’appliquer uniquement à l’enregistrement. Je trouve la déformation fish eye un peu trop prononcée dans le retour FPV, surtout en 16/9. Enfin, l’absence d’enregistrement du son est un grand regret. Mis bout à bout, ça commence à faire beaucoup.

Concernant les nouvelles lunettes, ma migration devrait être définitive… les écrans OLED rendent l’image plus belle, les lunettes sont compactes sans avoir un écran trop petit, elles sont vraiment légères et simplifient la vie niveau compatibilité. Par contre, je n’envisage pas de convertir beaucoup de machines en O3.

N’hésitez pas à partager vos avis sur cette nouvelle génération du DJI FPV System sur le topic dédié du forum, sur le Discord ou sur le groupe Facebook WE are FPV.

Quitter la version mobile