JeNo 3” et Air Unit O3, une belle alchimie (+ Feedback DJI)

Après le JeNo 5.1″ en début d’année, nous avons le plaisir de vous annoncer l’arrivée de son petit frère : le JeNo 3″ ! Dans ce format, le DJI Air Unit O3 prend toute son ampleur et ce petit drone a clairement dépassé nos attentes. Après un tour du propriétaire et un aperçu de son potentiel, on reviendra sur le O3 et les Goggles 2 avec une dizaine de mois de recul.

Vidéo

Table des matières

Origin story

Il y a 2-3 ans, j’avais été totalement conquis par le Phantom/SMART HD 2.5” de GepRC. Un petit quad discret, équipé d’un Vista, super agile et joueur dans les spots très serrés.

Avec Olivier (alias nochamo), on voulait lui trouver un successeur, mais cette fois-ci en O3, et ça a été le point de départ qui a mené à la naissance du JeNo 3”. Cet été, je l’ai emmené en vacances, et je l’ai trimballé un peu partout : en rando comme en bando et le résultat a dépassé toutes nos attentes.

Là où le Phantom se cantonnait à un usage « de jardin », un coup d’œil à l’introduction de la vidéo de cet article vous montrera que ce petit JeNo sait pratiquement tout faire. Du freestyle sur tout type de spots, en passant par des lignes cinématiques à la montagne, en midrange.

Spécifications

Comme pour le 5.1″, le JeNo 3″ dispose de sa page Printables où vous pourrez retrouver toutes les informations imaginables à son sujet. En attendant, voici un aperçu de ses spécifications :

Géométrie	Wide-X
Tailles d’hélices	3 à 3.5″ selon les versions
Poids	40 à 55 g selon les versions, avec la visserie
Bras	4 mm en unibody, 3 mm en bras séparés
Hauteur du bus	20 mm
Hauteur de la stack	20 mm en unibody
Bottom plate	4 mm en unibody, 2 mm en bras séparés
Middle plate	2 mm en bras séparés
Top plate	2 mm
Camera plates	2.5 mm
Entraxe moteurs	9 à 12 mm
Camera	20 mm (DJI), Micro, Nano. FOV dégagé. Ajustable.
Stack centrale	AiO 25.5 mm x 25.5 mm (M2) et stack 20 mm x 20 mm (M2)
Stack arrière	20 mm x 20 mm et 25 .5 x 25.5 mm (M2)
VTX Supportés	Analogique, DJI Vista, DJI Air Unit O3, WalkSnail, HDZero…
Passage de sangle	Oui

JeNo 3″, en résumé

Comme son grand frère, il est mis à la disposition de la communauté en Open Source, il dispose d’une cage en carbone robuste avec des camera plates de 2.5 mm d’épaisseur et est compatible avec le DJI Air Unit O3.

Nous avons pu maintenir une structure Wide-X (ou Squished) pour garantir les meilleures sensations en vol possible tout en conservant un champ de vision 100% dégagé (ni hélices, ni châssis).

JeNo 3″ Classic

La version originale, ou « Classic » est une frame 3″ en unibody. Ce choix peut paraître étonnant de notre part, car c’est quelque chose qu’on préfère éviter sur les châssis de plus de 2.5″. Il est cependant murement réfléchi car un détail fait toute la différence : on a opté pour une bottom plate de 4 mm !

Ce choix nous permet finalement d’être plus solide qu’une version en bras séparés de 3mm tout en restant plus léger. Ca permet également d’avoir plus d’espace en hauteur dans le bus et d’y placer une stack si besoin. Le montage est évidemment facilité.

Concernant la solidité, aucun cas de casse de bras n’a été remonté jusqu’à présent, pourtant il a été malmené par pas mal de monde, y compris en bando. Les 4 mm permettent aussi de le faire découper en carbone T300 sans inquiétudes, même si du T700 sera plus solide.

Enfin, si les vibrations en unibody vous inquiètent, voici un aperçu d’une blackbox qui devrait vous rassurer (nous aussi, on a été étonnés !) :

Autres déclinaisons (3.5″, light, unibody/bras séparés)

Pour que tout le monde y trouve son compte, plusieurs déclinaisons sont disponibles.

Tout d’abord, en unibody, en plus de la version « Classic », 3 autres versions sont disponibles :

• Light : plus légère, avec des poches sur les bras, plus d’ouvertures sur la bottom plate, des bras un peu plus courts (toujours en 3″) et des entretoises M2. Attention, les entretoises M2 en alu sont plus difficiles à trouver. Cette édition sera également plus fragile.
• 3.5″ Classic : comme son nom l’indique, elle supporte les hélices de 3.5″. Attention, l’extrémité des hélices est très légèrement visible dans le retour et l’enregistrement HD. Avec des hélices noires, cela sera pratiquement invisible.
• 4″ Classic : il s’agit d’un remix réalisé par Kennytak (Alain de Moto Ecole Weber) et les fichiers nécessaires sont disponibles sur sa page Printables. Les props restent légèrement visibles dans le flux FPV.

Enfin, pour les allergiques à l’unibody, des versions en bras séparés sont disponibles, en 3 et 3.5″. Il faudra privilégier l’utilisation de FC AiO : une stack risque d’être trop à l’étroit en hauteur.

Toutes les déclinaisons ont été testées, y compris avec la stabilisation intégrée et Gyroflow, à l’exception de la version en bras séparés de 3.5″.

En unibody, il faudra opter pour les camera plates softmountées (cinématiques) et régler les ESCs sur une « PWM frequency » de 48Khz ou plus, pour obtenir une stabilisation efficace (sinon la stabilisation ajoutera des vibrations au lieu de les effacer).

Disponibilité, découpes, tarif…

Le JeNo 3″ n’est pas commercialisé par Drone FPV Racer et pour le moment ce n’est pas prévu, ne l’attendez donc pas à court terme dans un shop.

Il faudra passer par une découpe à la demande. Mais ne vous inquiétez pas, Eric de CNC Drone 91 et Jérémy de CNC Dupays sont à votre disposition, ils connaissent le châssis sur le bout des doigts et sauront vous guider.

Concernant le prix, c’est Jérémy et Eric qui pourront vous donner un devis précis. A titre purement indicatif, vous pouvez vous attendre à un tarif autour des 50€, à plus ou moins 10€ près. Concernant les délais, là aussi c’est variable, mais ils sont réactifs et sérieux, donc en général c’est assez rapide.

Les TPU

Pour le moment, vous retrouverez sur notre page Printables le minimum syndical en terme de TPU (support antenne VTX et softmount camera).

On compte compléter cette collection dès que nous aurons un peu de temps avec :

• Des protections de bras, pour prévenir la délamination des bouts de bras sur les crashs, en bando par exemple
• Un bumper avant qui facilitera la fixation de l’antenne du RX
• Un bumper arrière pour limiter les risques en cas de matty ou autre crash sur l’arrière

Enfin, Xavier Robin a partagé un pack de TPU de qualité pour le JeNo 3.5″ sur sa page Printables. Bien que prévus pour le 3.5″, il est probable qu’ils soient, au moins en partie, utilisables sur le JeNo 3″ (nous n’avons pas essayé).

3 raisons de se laisser tenter

Pour sortir un peu de la technique et revenir à des considérations plus pratiques, si j’ai vraiment eu un coup de cœur pour ce quad, c’est pour 3 raisons bien particulières.

1 – Sa polyvalence

Il peut faire du freestyle, de la prise de vue cinématique en montagne et même aller taquiner du bando !

Bien sûr il n’aura pas l’autonomie ni la résistance au vent d’un 5, 6 ou 7”, mais il permet quand même de ramener des images sympa.

En bando, il n’a peur de rien, son faible poids et son inertie toute relative le rendent très difficile à casser. Par contre, il y a un défaut qu’il faut évoquer : ces petits moteurs ont une monture d’hélice en T, qui nécessitent l’utilisation de 2 vis, et ça en bando, ce n’est pas pratique : on passe notre temps à changer les hélices.

Heureusement, il y a une solution partielle qui compense quand même bien cette contrainte : utiliser un tournevis électrique !

2 – Son faible encombrement

Voici 2 cas d’usage pour illustrer ce point.

Tout d’abord pour la randonnée. Tout le matériel rentre dans le bas du sac : lunettes, radio, LiPos et le Jeno 3″ ! Ca passe large, sans que rien ne soit visible à l’extérieur du sac.

Autre cas d’usage, quand je pars en week-end ou en vacances pour quelques jours, trimballer mon gros sac de FPV, avec les quads qui pendouillent à l’extérieur, ne m’arrange pas toujours. Surtout si je suis en train : j’ai déjà un sac à dos avec toutes mes affaires, c’est la galère. Je me suis donc fait une mallette sur-mesure avec tout ce qu’il faut pour quelques jours. Dans les transports c’est juste un bagage à mains, et si je suis en voiture, c’est facile à glisser dans un coin du coffre !

Si je reste un peu plus longtemps, j’ai juste à ajouter un chargeur dans mes bagages, voir une LiPo pour recharger sur le spot.

3 – Sa discrétion

Il n’est pas vraiment dangereux : avec ces 200 grammes et quelques, il a peu de chance de blesser quelqu’un, mais surtout, comparé à un gros quad, il est super silencieux !

Dans un parc, on ne dérangera personne, et à la montagne, c’est parfois très délicat de voler parce qu’il y a d’autres randonneurs qui sont là pour profiter du calme.

DJI Air Unit O3 : retours et réglages

Feedback

Il y a quelques années, avoir un retour HD et un enregistrement 4K de qualité avec de la stabilisation était complètement utopique. Mais aujourd’hui, c’est vraiment devenu une réalité !

La qualité est maintenant très appréciable mais attention, on atteint pas le niveau d’une GoPro récente, évidemment. Malgré tout, on est très loin des caméras Split, Mix et autre Tarsier de l’époque : non seulement la qualité du retour vidéo est phénoménale, mais la vidéo 4K enregistrée est réellement exploitable. Sans doute pas pour des productions professionnelles bien sûr, mais l’image est quand même objectivement bonne.

Réglages

Dans notre review sur le nouveau système DJI, on parlait des inconvénients du O3, en particulier du fait que les besoins en termes de retour FPV et d’enregistrement HD sont souvent opposés. Et je voudrais justement revenir sur les choix que j’ai fait à ce niveau.

Donc même si je filme, j’ai fait le choix de privilégier essentiellement le retour FPV, en terme de réglages et ça veut dire plusieurs choses : 

• Format 4/3 : il offre le plus grand FOV vertical avec les caméras DJI qui ont un capteur 4/3 et permet d’obtenir les meilleurs résultats avec Gyroflow.
• Résolution de 2.7K car il n’y a pas de 4K en 4/3
• Le FOV est réglé sur « Large » pour profiter de l’enregistrement des données gyro
• Shutter Auto pour s’adapter aux différences de luminosité dans le retour FPV
• Pas de filtres ND. Le flou de mouvement sera éventuellement ajouté en postproduction.
• Pas le D-Cinelike, qui est l’équivalent du flat de chez GoPro. Pour un meilleur confort de pilotage, on renonce donc à plus de souplesse au niveau de la colorimétrie et aux couleurs 10-bits.
• 60 fps : c’est un format plus courant et il est plus facile de redescendre en 30 fps pour un rendu plus cinématique. Tout en gardant la possibilité de faire des petits ralentis sympathiques.
• Sensibilité : je n’y touche pas, mais vous pouvez la limiter à 400, 800 ou 1600ISO pour limiter le grain en faible lumière, tant que ça ne vous gêne pas pour piloter.

En Freestyle VS Cinématique

Pour du Freestyle, donc sans stabilisation, la vidéo 4/3 n’est pas très exploitable.

Je passe tous mes rush dans la moulinette FakeSuperview à laquelle on a ajouté une étape pour gérer les fichiers du O3. L’inconvénient, c’est que c’est long.

Mee Kaah creuse une autre approche en appliquant une transformation à la volée directement dans DaVinci Resolve. C’est pas 100% Superview mais ça s’en rapproche et surtout c’est beaucoup plus rapide ! Je n’ai pas encore eu l’occasion de tester, mais si le résultat est vraiment correct, je basculerai aussi sur cette méthode.

Pour du cinématique, on passe évidemment par Gyroflow. Pour le moment, j’ai tendance à tout laisser par défaut, mais on pourrait réduire un peu l’intensité du lissage.

Réglages DaVinci Resolve

Je n’ai pas de compétences particulières en montage vidéo, ce sont juste quelques réglages qui m’ont semblés assez intéressants.

• Les couleurs étant un peu fades et froides, je passe la valeur du Color Boost entre 15 et 30 environ.
• Eventuellement, j’augmente la saturation à 60
• Avec la version Studio (payante) de DaVinci Resolve, j’ajoute du flou de mouvement : qualité « Better » et à hauteur de 20-30.

FOV et déformation

En 5”, je vole toujours beaucoup en Vista, parce qu’il y a une déformation sur le O3 qui me dérange toujours un peu. Pour en avoir discuté autour de moi, c’est un peu gênant quand on bascule fréquemment entre O3 et Vista. Ceux qui ont complètement fait la bascule sur le O3 s’y sont (en général) bien habitués.

DJI Goggles 2 : retour d’expérience

Après avoir essentiellement parlé de la qualité du O3, je voudrais finir ce retour d’expérience en abordant d’autres points.

Pénétration du signal

Je ne m’étais pas attardé là dessus lors de ma première review. On sait que la pénétration est meilleure, mais il y a vraiment un gap entre le O3 avec des Goggles 2 et les autres technologies du marché.

Avec le O3 et les Goggles 2, on ne se préoccupe plus vraiment du lien vidéo : ça marche, et ça ne bouge pas. Un peu comme le lien radio quand on a un protocole solide (ELRS, Crossfire, Ghost…). On gagne vraiment en sérénité à ce niveau.

L’assistanat by DJI

J’avais été étonné du choix de DJI de ne plus donner accès au réglage de la puissance et de proposer une option de sélection automatique des fréquences. Finalement, ça marche super bien et ça simplifie vraiment la vie.

Les Goggles 2

Je me suis complètement habitué aux écrans OLED, d’ailleurs ça m’a fait drôle de retester mes V1 : le retour vidéo me paraissait presque saccadé !

L’encombrement est aussi un gros plus, je pense que vous l’aurez compris en voyant mon sac de rando ou ma « valise tactique » comme dirait MotardGeek.

Le confort

C’est probablement encore le principal point noir.

Pour la faire courte : j’ai testé pratiquement toutes les mousses du marché et aucune ne m’a convenu, je suis toujours revenu à la mousse stock. Elle a des entrées de lumières sur les côtés, mais une fois en vol, ce n’est finalement pas si gênant, à moins d’avoir le soleil dans le dos.

Je viens de commander une énième mousse… d’après les premiers retours elle s’approcherait enfin de ce qu’on avait avec la mousse confort pour les V1 et les V2. C’est à dire qu’elle boucherait bien les entrées de lumière sur les côtés, sans faire mal au nez et tout en gardant les yeux proches des écrans. On verra ce que ca donne, en croisant les doigts pour que ça soit la bonne !

Remerciements

Encore une fois, un immense merci à Olivier alias nochamo pour son formidable boulot sur le JeNo 3″. Merci à tous ceux qui se sont lancés sur des builds de JeNo 3”, 3.5” et 4”, on en a vu popper plein sur les pages Facebook d’Eric et Jérémy et ça nous fait vraiment plaisir ! Enfin merci à Alain et Xavier et qui ont partagé leur travail sur ce châssis.

Conclusion

Vous l’aurez compris, je suis complètement conquis par ce petit JeNo 3″ et je trouve que l’alliance de ce format avec le O3 donne un super résulat. On peut enfin avoir des petits drones, légers, discrets, qui restent puissants, solides et surtout qui sont capables de ramener de belles images, stabilisées ou non.

Pour les réglages du O3, vous l’avez vu, j’ai tendance à privilégier un peu plus le retour FPV que l’enregistrement, mais bien sûr, libre à vous de faire autrement si vous préférez sacrifier du confort de pilotage pour avoir plus de souplesse au niveau de la postproduction, par exemple.

N’hésitez pas à nous partager vos retours d’expérience dans les commentaires, sur le topic du JeNo 3″ ou bien encore sur le topic DJI O3/Goggles 2 !