La DJI Osmo Nano ne manque pas d’atouts ! La modularité de l’Action 2 et la qualité de l’Action 5 se sont donné rendez-vous pour proposer une nouvelle caméra très compacte avec des performances dignes du haut de gamme. Mais est-elle une option viable pour le FPV ? Peut-elle remplacer l’Action 2 ? Où se situe-t-elle comparé à sa concurrente, l’Insta360 GO Ultra ?
Review de l’Osmo Nano en vidéo
Présentation
Contexte et approche FPV avec l’Osmo Nano
Le but est de se concentrer essentiellement sur les usages liés au FPV. D’autres chaînes ont fait des reviews plus globales et de qualité, on pense notamment à Hubert Aile ou MonSport06 pour n’en citer que quelques unes. HelicoMicro a également publié un article très détaillé.
Dans les grandes lignes, la DJI Osmo Nano est une concurrente assez directe de la Insta360 GO Ultra et peut être vue comme une alternative voire un remplacement de la DJI Action 2.
Form factor
L’Osmo Nano est composée d’un module caméra autonome (avec sa propre batterie et mémoire interne) et d’une base contenant une seconde batterie. Elle permet de recharger la caméra et peut accueillir une carte microSD pour décharger les vidéos enregistrées. L’écran tactile de la base permet d’afficher le retour vidéo de la caméra et de faire les réglages à distance.


Côté poids, on est à 52 grammes pour le module caméra, encore plus léger que l’Action 2 qui pesait 56g.
Spécifications techniques
Au niveau des spécifications, elle reprend quelques points forts de l’Action 5 Pro, comme son capteur, ce qui est déjà annonciateur d’un certain niveau de qualité.
Elle propose également du D-Log M 10 bits permettant de profiter pleinement de l’excellente plage dynamique du capteur. Et toujours comme L’Action 5, elle se connecte directement aux derniers micros DJI (2, 3 et Mini).
En mode vidéo, elle est capable de monter jusqu’en 4K/60 FPS en 16/9 et 4K/50 FPS en 4/3. Elle intègre la stabilisation RockSteady mais on peut également stabiliser les rushs avec Gyroflow.
Là où elle se différencie de l’Action 2 et de l’Action 5, c’est de par son FOV de 143° contre les 155° pour les 2 autres.
Prix et versions de la DJI Osmo Nano
Enfin niveau prix, vous la trouverez à 279€ pour le modèle 64 Go et 309€ pour celui en 128 Go. Pour 30€ d’écart, j’ai pris le modèle 128 Go, mais ce n’est pas du tout indispensable : avec 64 Go il y a de quoi faire une bonne session et on a la possibilité de décharger la caméra sur la carte SD de la base.
High bitrate et LUT DJI
Par défaut, le « Bitrate standard » est sélectionné, mais on peut activer le mode « High Bitrate » dans les paramètres pour une qualité encore meilleure, même si ça n’aura probablement pas trop d’effet sur une vidéo passée à la moulinette Youtube.
Pour profiter pleinement du D-Log 10 bits, il faudra appliquer la LUT officielle DJI pour l’Osmo Nano, elle est disponible en téléchargement sur le site DJI.
Comme son nom l’indique, cette LUT est “Vivid”. Je trouve d’ailleurs qu’elle renforce un peu trop les tons sombres et booste un peu trop la saturation, il faut donc compenser un peu en amont de la colorimétrie.
Si cette histoire de LUT ne vous parle pas, on vous invite à jeter un œil à notre vidéo DJI Air Unit O4 Pro : libérer son plein potentiel. On y explique tout ça en détail, c’est vraiment important pour tirer le meilleur de votre caméra.
Stickcam et interview
Son poids plume et sa petite taille en font une caméra idéale pour les « stickcams« . Si on ne dispose pas de support adapté pour notre radio, il reste possible de la fixer à notre t-shirt avec le support aimanté et inclinable fourni.
Pour profiter d’un son encore meilleur, on pourra également l’appairer à un micro DJI sans passer par un RX. Le DJI Mic Mini seul, est disponible à 49€. On se retrouve alors avec un setup de VLOG ultra léger et compact.
Elle peut même être appairée avec 2 micros DJI en même temps, et devient dès lors très pratique pour faire des interviews ou enregistrer une discussion avec un pilote pendant son vol.
Pour du Freestyle en drone FPV ?
Que vaut cette caméra pour du freestyle ? Avec son FOV de 143°, c’était notre principale inquiétude et probablement celle de nombreux pilotes.
On craignait que le FOV de 143° soit inexploitable en freestyle, mais ce n’est pas le cas. C’est pas aussi exceptionnel que les 155° de l’Action 2, mais en 16/9 Ultra Large, ça reste correct.
L’autre bonne surprise, c’est le son ! Sur l’Action 2, le son était assez décevant. Là c’est non seulement plus propre, mais c’est surtout en stéréo ! En fonction des mouvements on entend les moteurs de droite ou de gauche s’activer, c’est assez sympa pour l’immersion.
Une lentille magique ?
Parmi les accessoires disponibles, on trouve une lentille grand-angle chez Neewer, permettant de booster le FOV de 143° à 185°.

Est-ce la solution au FOV restreint de la Nano ? Pour certains usages, probablement. Pour le freestyle, sa taille imposante et son prix n’en font pas une très bonne candidate. On ne sait pas non plus comment se comporte la stabilisation avec cette lentille pour des vols cinématiques.
Pour des vols cinématiques ?
Pour un usage ciné, le FOV est moins problématique, surtout qu’on va filmer en 4/3, elle fait bien le boulot. Le D-Log M, la bonne plage dynamique, le capteur de qualité, les informations gyro pour la stabiliser avec Gyroflow, c’est que du bon !
Là où elle va peut-être un peu pécher, c’est pour les adeptes de ralentis. Si vous shootez en 4K 4/3, le framerate le plus élevé à votre disposition sera 50 FPS, on n’a pas de 60 FPS, et encore moins de 120fps.
Pour le peu de vidéos ciné que je fais, j’ai plus tendance à accélérer mes rushs et au final, quand je veux faire des ralentis, je les remets à vitesse normale… Mais si vous avez besoin de faire de gros ralentis, cette caméra ne sera pas pour vous.
A l’atelier
Elle peut être pratique en caméra « top shot », pour filmer votre plan de travail du dessus. Combinée à un micro DJI, c’est un setup ultra basique pour filmer des tutos à l’atelier.
On peut aussi la fixer à sur notre tête, avec le bandeau dédié ou simplement en utilisant une casquette et la pince aimentée fournie.
Utilité avec un O4 Pro ?
Si on est équipé d’un O4 Pro, est-ce que cette caméra a un quelconque intérêt ?
Elle peut oui ! Déjà, nous avons les micros. Pour les pilotes freestyle qui attachent de l’importance au son des moteurs, en plus avec l’effet stéréo, c’est déjà un premier atout.
Ensuite, toujours pour le freestyle, il y a ceux qui ne volent qu’en 100 FPS pour avoir la meilleure latence possible. C’est indispensable en bando, et quand on s’y est habitué, il est difficile de revenir en arrière. Là encore, ça règle le problème : ils mettent leur O4 Pro en 1080p 100 FPS et règlent leur Osmo Nano comme ils le souhaitent.
Et enfin, vous le savez, l’inconvénient d’avoir une caméra qui s’occupe à la fois du retour FPV et de l’enregistrement HD nous oblige à des compromis : tout ce qui va améliorer l’image de l’enregistrement, va dégrader le confort du retour FPV : image plate en D-Log M, exposition fixe, netteté faible, filtre ND… donc niveau pilotage ça se traduit par une image terne, plus de difficulté à voir les obstacles et à gérer les variations de lumière, plus de flou de mouvement etc. Avoir 2 caméras permet de s’affranchir de ces compromis et profiter du meilleur des 2 mondes.
Et évidemment, pour ceux qui n’ont pas d’O4 Pro, ni même de système FPV HD, vous achetez une seule caméra, et vous pouvez la monter sur toutes vos machines…
DJI Osmo Nano VS DJI Action 2
Beaucoup de pilotes, dont je fais partie, utilisent l’Action 2 pour le Freestyle.

L’Osmo Nano surclasse l’Action 2 sur tous les points, sauf le FOV. Et c’est très frustrant, parce que pour beaucoup d’entre nous, le FOV est presque ce qu’il y a de plus important !
Avec l’Osmo Nano, vous aurez :
- Meilleur capteur
- Meilleure qualité de vidéo, notamment grâce à la plage dynamique et au D-Log M 10 bits
- Meilleure autonomie
- Beaucoup moins de chauffe
- Meilleur micro(s)
- Pas d’écran fragile au dos
- Ecran déporté
- Charge plus rapide
- Copie des fichiers plus rapide
- Filtres vissables pour protéger la lentille ou monter des filtres ND
Malgré tous ces avantages en faveur de l’Osmo Nano, je vais continuer à utiliser mes Action 2 pour le freestyle, le FOV de 155° est un atout énorme… bien que je ne compte plus les écrans cassés, les lentilles éclatées ni les micros qui lâchent au bout de 2 crash. J’en ai encore 3 sous DJI Care, la question ne se pose donc pas vraiment…
Mais j’insiste, le FOV de l’Osmo Nano reste n’est pas rédhibitoire en freestyle, mais je le trouve, à titre personnel, un peu juste.
Un petit mot sur le form factor : le format carré de l’A2 est plus pratique pour la centrer sur le quad. Mais elle aussi plus haute et légèrement plus lourde, on a donc un peu de mal à les départager sur ce point.
Côté durabilité, c’est pareil, surtout avec si peu de recul. D’un côté, le boîtier de l’Action 2 est composé d’un alliage d’aluminium, mais de l’autre, l’écran arrière et la lentille non remplaçables sont souvent les premières victimes en cas de gros crash.
DJI Osmo Nano VS Insta360 GO Ultra
La DJI Osmo Nano partage beaucoup de similitudes avec l’Insta360 GO Ultra. Ces 2 caméras modulaires sont intéressantes mais elles ont aussi chacune leurs arguments.
On précise que l’on n’a pas testé l’Insta360 GO Ultra, on va donc se baser uniquement sur ses specs :
- Le prix : 280€ contre 430€, auxquels il faudra obligatoirement ajouter une carte SD. La GO Ultra est donc près de 50% plus chère
- D-Log M 10 bits pour l’Osmo Nano
- Compatibilité Gyroflow pour l’Osmo Nano
- Capteur rectangle pour DJI contre un capteur carré chez Insta. La GO Ultra pourra donc filmer dans tous les formats sans la faire pivoter
- Les 2 ont leur stabilisation interne, celle d’Insta360 avec son capteur carré est exceptionnelle
- On peut décharger nos rushs sur la base avec l’Osmo Nano et les mettre en sécurité. La base de la GO Ultra n’a ni mémoire ni carte SD.
- Chez DJI, on a le DJI Care qui est ultra efficace et pas cher, pour en avoir usé et abusé, je peux vous le garantir. Chez Insta, il y a le FlexiCare, je ne sais pas s’il est aussi performant, mais il est en tout cas plus cher et pas disponible sur 2 ans.
- L’utilisation des micros DJI est évidemment transparente avec l’Osmo Nano. L’Insta peut aussi les utiliser via Bluetooth, mais des retours que j’ai pu lire, ça ne semble pas si simple.
Mon impression est que l’Osmo Nano se destine plus à des utilisateurs qui sont prêts à travailler un peu en postprod (stabilisation gyroflow et étalonnage) pour avoir un super résultat. Alors que l’Insta est fidèle au nom de la marque, c’est plus du clé en main mais avec moins de marge de manœuvre et de personnalisation.
Les points forts
On s’est surtout concentré sur les usages possibles, mais il y a plein de petits détails que j’ai trouvés très bien pensés, je vais donc essayer de récapituler les points forts:
- L’ergonomie est excellente
- On allume le micro, il est instantanément connecté à la caméra
- On allume la base, ça allume automatiquement la caméra, même si elles ne sont pas connectées.
- Et justement, c’est ça qui est assez fou, contrairement à l’Action2, où il fallait que les 2 modules soient connectés, là, presque tout marche en sans contact. Donc on peut avoir la caméra dans le quad, mais voir le retour sur l’écran de la base et faire tous nos réglages à distance. Et la portée est excellente, aucun souci chez moi entre 2 étages !
- Ces réglages sont aussi faisables via l’App DJI Mimo
- Le transfert des fichiers est beaucoup plus rapide que sur l’Action 2, de même que la charge. La base prend 75% en à peine 20 minutes.
- On peut visser des verres de protection ou des filtres ND directement sur la lentille.
- La prise de son au niveau de la caméra en stéréo, c’est vraiment sympa, surtout que la qualité est plutôt bonne.
- Je craignais qu’elle fasse un peu cheap, mais comme souvent chez DJI, même en plastique, ca fait quand même plutôt qualitatif.
- C’est pratique d’avoir sur l’écran en permanence le rappel des options de résolution, framerate, FOV et stabilisation pour éviter les loupés.
- Niveau chauffe, contrairement à certaines reviews que j’ai pu voir, je n’ai eu aucun problème. J’ai laissé la caméra tourner, dans son TPU, chez moi, sans la bouger à une température de 23°. Elle filmait en 4K30FPS et j’avais activé la stabilisation RockSteady histoire de la faire bosser un peu. Elle a fini par s’éteindre après 50 minutes parce qu’il n’y avait plus de batterie ! Et elle n’était pas spécialement chaude au toucher. En 60 FPS, elle s’est éteinte après 32 minutes à cause de la chauffe.
Les points faibles
Alors est-ce que tout est parfait ? Pas loin, mais pas tout à fait !
- Le premier point, vous l’aurez compris, c’est le FOV. Sans être rédhibitoire pour autant, cette caméra aurait été parfaite avec un FOV de 155, ou même 150°.
- Quand on connecte un micro externe, on perd le retour vidéo sans fil sur la base, il faut alors mettre la caméra sur sa base pour le retrouver. Heureusement, ce problème est contournable en utilisant l’application DJI MIMO.
- Pour lire les fichiers de la caméra sur la base, la caméra doit être clipsée sur sa base, ça ne marche pas en sans fil
- Le transfert de fichiers de la caméra vers le PC ne fonctionne que si la lentille de la caméra est orientée à l’opposé de l’écran de la base.
- C’est dommage de ne pas avoir de 4K60fps en 4/3
Conclusion sur la DJI Osmo Nano
DJI nous propose ici un excellent produit, c’est-à-dire, un setup de vlog compact, léger et pas cher une fois appairé à un micro DJI. L’ergonomie est très bien pensée, tout marche de manière fluide et intuitive et la qualité est excellente.
L’Osmo Nano aurait été la caméra parfaite si elle avait eu un FOV un peu plus grand. Mais ce n’est pas non plus suffisamment problématique pour la déconseiller. Pour un usage cinématique, ça passe sans problème. Pour un usage freestyle, ça peut passer, mais si vous êtes habitués au 155° de la DJI Action 2, c’est une régression. Je vous invite à bien regarder les extraits qu’on vous a partagés dans cette review avant de décider si elle peut convenir à vos besoins.